Protection ou prison ?

photo : Gyon van Dam

Nous le faisons tous : nous avons une mauvaise expérience et nous érigeons un mur pour nous protéger.

Ensuite, le mur reste en place et nous oublions que c’est nous qui l’avons érigé. Nous vivons avec lui et il devient une prison. Oubliée mais toujours érigée. Et nous sommes tellement habitués à son existence que « comme un oiseau né dans une cage, nous pensons que voler est une maladie » (Alejandro Jodorowsky).

Mais comment faire tomber ce mur ?  Pour moi, cela se passe ainsi, en quatre étapes :

Tout d’abord, je prends conscience d’un sujet qui me fait mal, et qui me fait mal depuis longtemps.

Les émotions que je ressens à propos de ce sujet, et que j’éprouve chaque fois que j’y pense, sont toujours les mêmes. C’est comme un copier/coller. C’est mon cerveau qui répète la même histoire. Et ce sont en fait les pierres qui construisent le mur. C’est la deuxième étape : en prendre conscience.

La troisième étape est la plus compliquée : essayer de rassembler de nouvelles perspectives. Parfois, cela se fait spontanément, par empathie avec la personne ou la situation que j’ai bannie derrière le mur, mais le plus souvent, j’ai besoin de l’avis d’autres personnes. Je leur demande de m’aider à trouver une autre version de l’histoire et de transformer la négativité en positivité. Pas nécessairement sur le même sujet, mais comme une transformation.  Un exemple : Je pourrais écrire un livre sur mes mauvaises expériences dans le milieu de la musique en tant que musicien professionnel, mais je peux aussi choisir d’être fier d’être resté fidèle à moi-même dans un environnement difficile. (merci, cher ami qui m’a donné cette idée)

Et, en fin de compte, comment ces pierres tombent-elles ? C’est la quatrième étape, le lâcher-prise, le pardon. Pardonner à l’autre (ou aux autres), ou se pardonner à soi-même, vous rendra libre !